Le 8 avril 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni a pris une décision qui va bouleverser l’industrie du CBD en Italie. En adoptant un nouveau Décret Sécurité , il interdit désormais la production, la commercialisation et même la détention de fleurs de chanvre, y compris celles contenant moins de 0,3 % de THC. Cette mesure, en contradiction avec le droit européen, constitue un recul historique pour une filière agricole prometteuse. Cette interdiction impacte non seulement les agriculteurs, mais également l’ensemble du tissu rural et entrepreneurial, mettant en péril des milliers d’emplois et d’initiatives locales.
Le CBD en Italie : un atout pour l’agriculture et l’économie
Depuis l’adoption de la loi 242 en 2016, l’Italie était devenue un acteur majeur dans la culture du chanvre, avec plus de 3 000 entreprises créées et environ 30 000 emplois générés. Cette législation a permis aux agriculteurs de cultiver des variétés de chanvre certifiées, générant un chiffre d’affaires annuel de 2 milliards d’euros, principalement grâce à la vente de fleurs riches en CBD pour des produits non psychoactifs. Cependant, la récente nouvelle législation a bouleversé ce paysage. Des stocks auparavant légaux sont désormais considérés comme illégaux, entraînant la fermeture de centaines de boutiques et laissant de nombreux agriculteurs face à des poursuites pénales pour avoir cultivé un produit autorisé par l’Europe.
Une décision en contradiction avec le droit européen
Le décret italien concernant l’industrie du CBD s’oppose à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, qui stipule que le CBD n’est pas un stupéfiant tant que le taux de THC reste inférieur à 0,3 %. Le gouvernement Meloni avance des raisons de sécurité publique pour justifier cette décision. Toutefois, ces arguments sont contredits par des études de l’Organisation mondiale de la santé, qui attestent que le CBD ne présente aucun risque de dépendance. Cette interdiction semble davantage motivée par des considérations idéologiques que par des préoccupations sanitaires.
Une guerre idéologique contre les agriculteurs
Le décret récent illustre une stratégie autoritaire de la droite radicale européenne, visant à marginaliser l’industrie du chanvre et du cannabis médical en Italie. Cette décision pèse lourdement sur les producteurs ruraux, les entrepreneurs familiaux et les laboratoires locaux, qui deviennent les victimes d’une répression injuste. Le paradoxe est évident : alors que le gouvernement prône l’agriculture locale dans d’autres domaines, il s’attaque à un secteur vital de l’économie rurale. Ce décret révèle une volonté de contrôle autoritaire qui nuit à la science, à la concurrence et à la logique économique.
Départ des talents et délocalisations
De nombreuses entreprises italiennes doivent désormais faire face à un choix difficile : délocaliser leur activité. Des pays comme la Suisse, la République tchèque et le Portugal se présentent comme des refuges légaux pour continuer un secteur pourtant 100 % légal selon le droit européen. Cette situation entraîne une perte significative de compétences, d’investissements et de fiscalité pour l’Italie. Des jeunes entrepreneurs, souvent impliqués dans des projets durables, voient ainsi des années de travail anéanties par des décisions administratives, qualifiant cela de véritable braquage légal de leur secteur économique émergent.
Une résistance organisée… mais méprisée

Les associations agricoles en Italie, telles que Canapa Sativa Italia et Coldiretti, ont exprimé leur mécontentement face au décret gouvernemental. Malgré les manifestations et les pétitions, le gouvernement reste sourd aux préoccupations du secteur. Cette attitude illustre une volonté de détruire un modèle agricole fondé sur l’autonomie, la diversification et l’innovation. Le secteur du CBD représente un véritable pilier pour les zones rurales, souvent touchées par des problèmes économiques. Le chanvre, en tant qu’agriculture d’avenir, favorise une approche respectueuse de l’environnement, consomme peu d’eau et contribue à la régénération des sols.
Une Europe à deux vitesses : avancées et reculs
L’Italie se trouve à un tournant décisif concernant son industrie du CBD. Alors que des pays voisins comme l’Allemagne et la Suisse avancent vers une légalisation et une exportation réussie de produits à base de chanvre, l’Italie opte pour un modèle répressif. Cette décision, loin de s’aligner sur les tendances européennes, risque d’isoler le pays des débouchés commerciaux et des collaborations scientifiques nécessaires à la croissance de son secteur. Les observateurs économiques dénoncent cette approche, qui semble davantage en phase avec les mouvements conservateurs de la coalition gouvernementale qu’avec les réalités du marché.
Les répercussions pour l’Europe
Le décret italien constitue un signal alarmant pour l’ensemble de l’Europe. Il illustre comment un État membre peut, par une décision unilatérale, remettre en cause une filière qui est pourtant légale et en pleine expansion. Cette situation suscite de vives inquiétudes parmi les professionnels français, qui craignent qu’un tel précédent n’encourage d’autres gouvernements populistes à interdire le chanvre. Or, ce secteur pourrait représenter une solution viable pour l’avenir agricole, médical et industriel.
✅ Les points essentiels à retenir
Le 8 avril 2025, l’Italie a pris une décision radicale en interdisant totalement les fleurs de chanvre, y compris celles à faible taux de THC. Cette mesure met en péril 30 000 emplois et 3 000 entreprises dans le secteur. Elle contredit les normes européennes et les recommandations de l’OMS, témoignant d’une posture idéologique de l’extrême droite plutôt que d’un choix fondé sur des critères rationnels. Cette politique fragilise le tissu agricole local et risque de provoquer un effet domino sur d’autres pays européens.
Conclusion : L’agriculture en proie à l’autoritarisme politique
L’Italie, berceau historique du chanvre, fait face à une situation alarmante concernant son industrie du CBD. Une idéologie sans fondement scientifique ou écologique menace de détruire un secteur prometteur. Le CBD, loin d’être une drogue, représente une solution durable pour l’agriculture. Ceux qui prétendent protéger la ruralité tout en s’opposant au chanvre cherchent à imposer un modèle autoritaire. Il est crucial que les professionnels, consommateurs et citoyens unissent leurs voix pour promouvoir un modèle durable et légal qui bénéficie à tous.